mercredi 25 novembre 2015

Echanges entre citoyens, soirée Charlie vendredi 6 novembre



28 personnes présentes, une semaine avant la nouvelle vague de crimes.

Concernant le journal Charlie Hebdo :
J’étais Charlie il y a 15 ans, mais plus actuellement car sa ligne s’est diluée
Historique du journal qui a changé son orientation. 
Au-delà du slogan « Je suis Charlie », on peut se sentir Charlie sans être lecteur du journal.
La position du journal a forcément joué, cela a apporté des problèmes.
Le journal est satirique, poil à gratter, besoin de fleureter aux limites.
Journal pas que satirique mais politique, qui avait du mal à trouver son public sauf au travers de « une » particulières. Historiquement, il y avait une lutte contre le  pouvoir ou influence de l’Eglise sur la société.
Durant la manifestation, je n’ai pas repris l’étiquette « je suis Charlie ».
Ce journal pas consensuel n’attendait certainement pas de telles réactions de la société civile. 


Une douloureuse émotion et de nombreuses craintes :
A la nouvelle, j’ai été sidéré, traumatisé par les attentats.
Première pensée, mort de trouille que cela finisse en pogrom anti arabe géant. Mais ce n’est pas arrivé. Pas de réaction violente. La société française n’était pas prête à la guerre civile.  

Liberté de la presse et d’expression :
La position du journal a forcément joué, a apporté des problèmes.
Jouer avec le feu, cela ne justifie en rien la barbarie.
Il n’y a forcément responsabilité du journal.
Le journal est ressenti comme une violence. De nombreux jeunes se sentaient très atteints.
Liberté de la presse et d’expression en opposition à l’atteinte.
On n’est pas obligé de le lire.
Faut-il s’auto brider ?
Au regard du droit, le blasphème n’existe pas.
Etre Charlie un an plus tard, cela pose la question de la laïcité, la liberté d’expression. Un groupe quel qu’il soit a-il légitimité à interdire des idées contraires ? Il y a place à défendre ses idées mais pas à interdire aux autres. Rien ne justifie l’horreur.
Quelle est la limite sur la liberté d’expression ? Incitation à la haine serait-elle une limite ?
Liberté de la presse : elle est dans les mains de certains grands groupes privés.
Les « Alliances à plaisanteries » font appel à l’humour, la provocation, mais possèdent des limites.

La question de l’islamisme.
Il y a une volonté d’imposer aux autres leur visions et principes. Le numérique a un effet amplificateurs.  Il y a eu des réactions à l’international.
Faire barrage à une forme d’islam.
La grande majorité des 4 millions de français n’étaient pas en conflit contre les musulmans
Les religions ont dans leur existence, des périodes de domination.
Souhait, Pas d’amalgame entre barbarie et islam.
Dans les manifestations, je n’ai vue aucun rejet de l’Islam.
Les apprenants de culture d’Islam craignaient l’amalgame et se demandaient si ils pouvaient venir au centre social.
Questionnement : comment ces attentats ont-ils été organisés ?
L’empire occidental, divise, oppose et provoque des réactions.   
Les services secrets sont-ils à la hauteur ?

Que s’est-il passé depuis :
Nouvelle procédure d’écoute en cas d’urgence, en dehors de l’autorisation de la justice. La justice contrôle à postériori.
Loi sur les renseignements : où vat-on ? atteinte à venir sur nos libertés ?
Comment concilier liberté et sécurité. Depuis Charlie, le curseur glisse vers la sécurité.
Budget de la défense qui devait baisser et qui au final, a été maintenu. Manque de vision des politiques qui gèrent au jour le jour.
Création d’une instance de dialogue musulmane. Qui englobe le conseil français du culte musulman qui n’a pas joué le rôle attendu aux regards des enjeux de l’Islam de France.
Plus cela avance, plus il y a le développement de propos racistes signés. Est-ce un effet indirect de la réelle liberté d’expression ?
La guerre s’est importée sur notre territoire. 
Education nationale : le lendemain une minute de silence avec quelques loupés.
Aménagement de la ville, éclairage, caméra de surveillance semblent passer plus facilement. En contradiction avec les enjeux liés à l’environnement.
Vigipirate mis en place avec des effets contraires : il est maintenant facile à Villeurbanne de connaître les lieux en lien avec la communauté juive.
Numéro vert : départ de jeunes au djiad, forte progression. Que fait-on pour les familles concernées ?

Divers :
Les programmes de l’Education Nationale, sont-ils modifiés ?
On gouverne de plus en plus sur l’émotion. Quel est le rôle est des médias dans cette manipulation ? Utilisation de l’actualité pour faire des lois. Opinion public versatile.
Réaction des politiques excessives mais s’ils ne bougent pas que leur diraient-on?
La question de la tolérance n’est pas assez travaillée. Individuellement ce n’est pas simple, nous avons nos limites face aux différences qui peuvent légitimement déranger.
La presse joue un rôle pervers, écho grandissant du front national.  Les médias se jouent de l’évolution du paysage politique en fonction de leurs intérêts.

Conclusion :


  • La parole a été prise par de nombreuses personnes de l’assemblée présente, ce qui est positif.
  • Plusieurs propos ont concernés l’évolution des relations des personnes présentes, avec le journal Charlie et l’évolution du journal lui-même au cours des années.
  • L’aspect plus intime, concernant l’émotion, apparaissant comme une évidence, n’a que très (trop ?) peu été abordé par le groupe.
  • Comme en janvier 2015, la question de la liberté d’expression a pris beaucoup de place.
  • La question de la dérive de l’Islam est posée en souhaitant dissocier terrorisme et Islam dans sa diversité. Reconnaissance de la très faible réaction d’hostilité envers les musulmans.
  • Il a été difficile de trouver ce qui avait changé depuis janvier 2015.

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